Plein d’astuces pour stopper les aboiements

Votre chien aboie quand il est seul, dès qu’il voit un congénère, devant le portail ou quand il est surpris ? Votre meilleur ami exprime ses besoins ou ses émotions. Comprendre la raison de ces aboiements est essentiel pour les atténuer. 

L’aboiement est naturel chez le chien. Pour en interpréter la raison, il faut observer le contexte et évaluer l’ensemble des signaux de communication. En cas de frustration, renforcez les autocontrôles. Si Toutou a peur, identifiez la source pour repositiver la situation. Enfin, n’oubliez pas la dépense physique et mentale à travers des balades enrichissantes, beaucoup de chiens aboient par manque d’activité.

Pourquoi mon chien aboie ? 

Il est tout à fait normal que les chiens aboient ponctuellement. Ces vocalisations leur servent à communiquer avec leurs semblables, à interagir avec leur environnement et même avec nous. Autrefois, les humains valorisaient cette qualité et sélectionnaient génétiquement les individus « bavards ». Par exemple, le Beagle aboyait pour indiquer la position de sa proie à son maître, tandis que le Berger Allemand protégeait le foyer, dissuadant les éventuels intrus grâce à sa voix.

Selon l’étude “Barking in family dogs : an ethological approach” le répertoire des vocalisations canines s’est enrichi grâce au processus de domestication. À force de côtoyer les bipèdes, les chiens auraient développé des signaux corporels (haussements de sourcils) et vocaux uniques, spécialement adaptés pour communiquer avec nous.

Cette étude de 2020 démontre que ce phénomène est aussi observable chez les chats : bien qu’ils miaulent beaucoup pour “parler” avec les humains, les félins sont généralement silencieux quand ils communiquent entre eux. En retour, les chercheurs ont constatés que “les humains sont capables d’attribuer des états internes de base aux aboiements avec des caractéristiques acoustiques particulières”. 

L’aboiement est donc un comportement naturel et nécessaire. Le problème survient lorsque le chien s’exprime de manière répétitive et excessive dans certaines situations : il peut avoir peur, se sentir seul ou être frustré. C’est à nous de comprendre la source de ses aboiements pour répondre à ses besoins. 

Pourquoi mon chien aboie tout le temps ? 

Certains chiens sont de vraies piles électriques par nature. Tout est prétexte pour monter en excitation : l’heure de la balade, les chats dans le jardin, une voiture qui passe… Ils ne savent pas gérer leurs émotions. Ils ont constamment besoin d’être stimulés et savent comment exiger de l’attention. Si vous résistez cinq minutes, puis que vous cédez, les diablotins seront capables de tenir un quart d’heure la prochaine fois. Côté résilience, nos amis à quatre pattes gagnent toujours ! Attendre sans agir en pensant que Fido va se calmer ne sert donc à rien. 

Comme un enfant réclame, jusqu’à obtenir ce qu’il veut, le chien s’exprime tant que son besoin n’est pas comblé. Si l’on supprime la conséquence immédiate (l’aboiement), sans chercher à comprendre la cause, le problème persiste. On peut penser qu’il est résolu quand Fido se tait après de multiples réprimandes. En réalité, on ne fait que camoufler le souci. Le chien finira par aboyer de nouveau ou s’exprimer autrement : redirection (creuser dans le jardin, détruire, mordre sa laisse) ou escalade dans l’échelle de l’agression en cas de réactivité. Grâce à ce diaporama, vous comprendrez pourquoi il ne faut pas réprimander un chien qui chien grogne. Si vous désirez approfondir, voici un article sur les raisons qui poussent un chien à déclencher

Il faut donc gérer l’environnement. Les exercices de focus et d’autocontrôles donnent à Rex une nouvelle option. Jusque là le dilemme était simple : s’ennuyer dans son salon ou s’auto-renforcer en aboyant. Quand on y pense, le choix est vite fait et logique. Ceci dit grâce aux autocontrôles on modifie l’équation : Toutou peut s’énerver sur son déclencheur concret (les invités) ou abstrait (la solitude) et ne rien obtenir, pas même y accéder, ou avoir un comportement désiré et obtenir une récompense. En bon opportuniste, votre meilleur ami choisira rapidement ce qui l’arrange le plus : la seconde possibilité. 

Mon chien aboie quand je suis absent

Les aboiements lors des absences, parfois accompagnés de destructions, peuvent être causés par l’ennui ou l’anxiété. Travailler les autocontrôles au quotidien aidera votre chien à gérer ses émotions en balade, face à la nourriture, les distractions et même la solitude. Pour l’aider à augmenter son seuil de tolérance à la frustration, quelle que soit la situation, nous vous conseillons notre formation Mission Rappel (plus de 3000 élèves ravis). Vous y trouverez 50 jeux illustrés par des vidéos soigneuses scriptées et 20 leçons théoriques pour aider votre compagnon à gérer ses émotions. Si votre chien a un réel problème d’anxiété de séparation, le programme ne le guérira pas, mais il entamera le processus en l’aidant à se maîtriser et à prendre confiance en lui. En revanche si Milou aboie par ennui ou excitation, le comportement pourrait disparaître grâce à ces exercices.

Gérer le départ 

Certains éducateurs recommandent de ne pas réagir aux fêtes de votre chien lors de votre retour, afin de banaliser l’absence. Chez Cynotopia, nous pensons que le processus commence dès la promenade qui précède votre départ. En gérant l’environnement et en améliorant notre manière de faire, nous mettons notre chien en condition de réussite. On ne peut pas exiger le calme à Fido, alors qu’il vit chaque aspect de son quotidien à cent à l’heure.

Ménagez trente minutes pour promener Médor, et quinze autres pour rester avec lui, avant de partir. Pas besoin d’une séance de footing de 2 heures s’il s’est déjà dépensé plus tôt dans la journée. Cela pourrait l’exciter davantage. Comme chez les enfants, la fatigue ne garantit pas le calme. L’épuisement et l’excitation décuplent les émotions négatives : essayez de coucher un enfant après une journée à Disneyland, vous verrez bien.

Environ dix minutes avant la fin de la promenade, rattachez votre chien pour l’inciter à se calmer. Laissez-le explorer les odeurs. Si besoin, apaisez-le en dispersant des croquettes dans l’herbe, car un chien ne peut pas haleter et renifler en même temps. Cette activité ralentit son rythme cardiaque et l’apaise. Lorsque vous rentrez chez vous, retirez la laisse quand votre chien est calme. D’ailleurs, voici quelques idées d’enrichissement en intérieur pour stimuler le cerveau de votre chien dans une atmosphère tranquille.

Passez quinze minutes à vaquer à vos occupations en évitant les routines, comme ranger un plaid, mettre son manteau puis lacer ses chaussures. Changez l’ordre des choses en prenant vos clés bien avant de sortir, par exemple. Si vous offrez des activités masticatoires à votre chien, faites-le également quand vous êtes à la maison pour qu’il ne les associe pas uniquement à votre départ. Il est généralement conseillé de maintenir une attitude calme pour instaurer une ambiance sereine à la maison.

Envisager la réeducation

Malgré une bonne dépense physique et mentale, votre chien continue d’aboyer ? Il fait peut-être de l’anxiété de séparation. La cage n’est pas la solution. Faites appel à un éducateur en positif qui saura vous montrer les étapes pour banaliser l’événement. Il vous aidera à comprendre dans quel contexte Fido aboie et/ou détruit : certains se suffisent d’une présence pour se calmer (un humain ou un chien), d’autres veulent absolument leur humain de référence.

Les aboiements liés à l’ennui suivent souvent un rythme et une tonalité réguliers, comme une litanie. Les vocalisations dues au stress sont plus variées, allant du gémissement au hurlement. Vous ne savez pas faire la différence entre tous les types d’aboiements ? Notre formation le Dico des Signaux (la plus complète sur le sujet en France) répondra à toutes vos questions sur le langage des chiens. 

Mon chien aboie quand je reçois des invités

Comme nous l’avons vu, les humains ont longtemps valorisé l’aboiement. Le Berger Allemand ou le Malinois ont hérité des gènes de leurs ancêtres et gardent la maison, parfois malgré nous. D’autres chiens aux tendances réactives aboient par peur, tandis que les derniers le font par excitation. Pour eux, l’arrivée d’invités devient un événement où tout le monde va leur donner de l’attention. Ils ont du mal à maîtriser leur joie.

Les chiens sont de fins observateurs, ils anticipent tout : une visite chez le vétérinaire, votre retour ou l’arrivée d’étrangers. Ils se fient à des déclencheurs spécifiques. Cela peut être un type particulier de harnais, le trajet, le son du moteur de votre voiture ou même la sonnette. Au lieu de gérer le chien quand les invités sont déjà là, il faut s’y prendre plus tôt pour empêcher Fido d’aboyer. Une fois qu’il le fait, c’est déjà trop tard, il n’apprendra plus rien. 

Comment empêcher mon chien d’aboyer sur les invités

Pour éviter que votre chien aboie, le mieux est d’anticiper et d’agir avant qu’il n’en ait l’idée. Pour cela il faut découvrir ce qui déclenche son aboiement et le désensibiliser. Prenons l’exemple d’un chien qui réagit dès que l’on frappe à la porte. Pour cet exercice en trois étapes, un partenaire se positionne à l’extérieur de l’appartement.

1. Mettez votre chien en laisse et en harnais pour qu’il ne puisse jamais accéder à son déclencheur en se précipitant vers la porte. Il est préférable de commencer en vous tenant dans une pièce très éloignée, de sorte que le chien soit moins tenté. Demandez à votre complice de faire quelques pas légers dans le couloir. Ne donnez aucun indice vocal ou gestuel à Max. Le but du jeu est de lui laisser l’initiative, pour qu’il apprenne à prendre la bonne décision. S’il ne réagit pas, récompensez-le avec une friandise qu’il adore en la plaçant par terre, félicitez-le d’une voix modérée pour l’aider à rester calme. Une fois que votre élève réussit cette étape dix fois sans problème, passez à la suivante.

2. Maintenant, votre complice, toujours à l’extérieur, peut toucher la porte et bouger la poignée. Félicitez votre chien s’il se comporte bien. S’il échoue plus de deux fois d’affilée, cela peut signifier que votre ami fait trop de bruit ou que vous êtes trop proche de la porte. Revenez à l’étape antérieure. 

3. Jusqu’ici, vous récompensiez votre chien s’il restait calme lorsque quelqu’un approchait de la porte. Une fois qu’il maîtrise ça, invitez votre ami à entrer, en gardant votre chien en laisse. Ne donnez aucune commande vocale, tout doit être à l’initiative de Rantanplan. S’il aboie, demandez à votre ami de sortir ou de refermer la porte. Faites trois ou quatre tentatives avant de reprendre à l’étape précédente s’il n’y a aucune amélioration. Lorsque votre partenaire rentre à l’intérieur, il doit totalement ignorer votre chien, ne pas le regarder, s’approcher de lui ni lui parler. Récompensez votre chien s’il se comporte bien, surtout s’il détourne son attention de votre ami, même brièvement. L’objectif est de montrer que vous êtes bien plus intéressant que l’invité, jusque là inaccessible. À distance, votre chien peut quand même prendre des informations, ce qui réduit l’aspect nouveauté, et donc l’excitation. Quand Toutou est calme, votre ami peut s’approcher pour le caresser doucement.

À chaque étape franchie, augmentez vos exigences, mais ne changez qu’un critère à la fois. Si vous souhaitez vous rapprocher du salon, demandez à votre allié de diminuer les bruits de pas dans le couloir. Si vous voulez tester la sonnette, l’objectif ultime, retournez dans le fond de la salle de bain et fermez la porte si nécessaire. Entre aboyer sans obtenir d’attention et rester silencieux pour recevoir des friandises, votre chien apprendra rapidement à faire le bon choix. Bien entendu, il est important de ne pas laisser votre chien approcher les invités tant qu’il est énervé. Vous pouvez également apprendre comment empêcher votre chien de sauter sur les convives dans cet article.

Un apprentissage progressif

Pour aider Fido à prendre la bonne initiative, il faut toutefois respecter une certaine marge de progression. La distance est un facteur essentiel souvent négligé. Si votre chien ne se détourne pas, qu’il continue d’aboyer, c’est parce que vous êtes encore trop près du déclencheur. L’éducation canine ressemble à un entraînement sportif. Tout comme il est impossible de s’inscrire à un marathon après deux jours de jogging, Fido ne peut pas se contrôler à deux mètres d’un copain, même si vous lui proposez une lamelle de poulet. Si votre chien n’arrive pas à décrocher, qu’il continue d’aboyer ou reste figé sur sa cible, n’insistez pas. Reculez comme vous le pouvez, appelez-le, partez en courant ou guidez-le avec une friandise, peu importe, dans cet état, vous n’arriverez pas à le faire travailler. 

Autre critère important de réussite : la récompense. Assurez-vous que celle-ci soit à la hauteur de l’effort que vous allez demander à Rex. Voir ses copains vaut mille fois plus qu’une croquette, offrez-lui plutôt sa friandise préférée. La caresse, souvent valorisée par l’humain ne vaut pas grand-chose pour Toutou dans ces conditions. Vous devez vous adapter et proposer un salaire alléchant à votre élève. 

Enfin, n’oubliez jamais que l’éducation requiert beaucoup de patience. Tout chirurgien a été en école maternelle avant de sauver des vies. Vous devez augmenter la difficulté des exercices lentement. Vous pouvez utiliser la méthode des « invités » qu’on vous a précédemment donné pour les autres sources d’aboiements de Fido. À l’extérieur, s’il pleure pour voir ses copains, ne le laissez pas accéder à son déclencheur. Travaillez d’abord dans un lieu désert pour acquérir de solides bases, puis cherchez un endroit avec peu de stimulus. Choisissez ensuite d’aller dans un endroit dégagé, un parc où les chiens doivent être tenus en laisse. Vous les verrez arriver de loin et pourrez partir si nécessaire. 

Canaliser les aboiements quand je ne suis pas disponible

Pour que votre travail porte ses fruits, il doit être constant. Malheureusement il est parfois difficile de maîtriser l’environnement ou le temps dont on dispose. Les progrès obtenus en trois séances se perdent quand vous ne pouvez plus gérer Fido. Quand vous ne pouvez pas programmer de sorties spéciales entraînement, limitez les déclencheurs. Ne le baladez pas dans des lieux trop stimulants s’il a l’habitude d’aboyer sur ses copains. Fermez les volets pour qu’il ne voit pas les chats. L’idée est toujours d’empêcher votre chien d’accéder à ses déclencheurs. 

Pour le faire progresser, vous pouvez aussi adopter une méthode plus passive : la valorisation du calme, et ce n’est pas aussi naturel qu’on ne le pense. C’est toute une philosophie qu’il faut adopter. 

Apprendre à son chien à rester calme

Valorisez le calme dans les situations du quotidien, il banalisera cette attitude de repos qui deviendra un automatisme. À la maison, dans une pièce sans stimulus (on met le chat ou les congénères ailleurs), posez-vous devant la télé ou votre ordinateur. Du coin de l’œil, surveillez votre chien. Dès qu’il se couche, allez vers lui calmement, félicitez d’une voix sobre et déposez une friandise entre ses pattes puis partez. S’il vous regarde intensément pour avoir une autre récompense, ignorez-le. Médor ne doit pas être dans l’attente d’une nouvelle interaction, mais simplement se poser comme un chien prêt à dormir. Pratiquez souvent cet exercice chez vous, puis dehors.

Mettez votre chien en laisse, offrez-lui une balade enrichissante où il peut se dépenser physiquement mais surtout mentalement. D’ailleurs, vous pouvez terminer avec une recherche de friandises dans l’herbe pour l’aider à redescendre en émotion. À la fin, asseyez-vous sur un banc dans une ruelle calme, attendez que votre chien se couche. Ne lui donnez aucune indication gestuelle ou vocale. Quand il se détend, récompensez doucement entre ses pattes puis ignorez-le à nouveau. Si vous voulez en savoir plus sur cet ordre implicite qu’est le relax, nous avons un article complet ici.

Cet exercice passif vise à prévoir. Le chien n’est pas confronté à la situation pleine de stimulis. Il complète parfaitement l’exercice actif où l’on doit agir face à l’action, quand il y a des invités par exemple. Grâce à des petits jeux d’autocontrôles, au respect de sa zone de confort face aux situations anxiogènes vous obtiendrez un compagnon équilibré qui n’aura plus besoin d’aboyer. 

L’aboiement est un moyen d’expression naturel pour le chien. Le but n’est pas de l’en priver, sinon de faire en sorte qu’il n’en ait plus besoin dans certaines situations, souvent délétères pour lui-même, autant que pour les voisins. 

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