Bien choisir ses friandises, pour convaincre même un chien difficile

Le marché des friandises est saturé de mille et unes possibilités. Formes, couleurs, goûts et packaging se battent pour se vendre… Mais laquelle choisir finalement ? Vantées pour leurs bénéfices nutritionnels ou anti-tartre, elles nous accompagnent dans l’éducation de nos chiens. Mais que choisir parmi cette marée toujours croissante de gourmandises, bâtonnets, bonbons et cookies qui vont du simple goût de gruyère au hareng fumé puis déshydraté ?

Généralement, on choisit le type de friandise que notre chien avale dans la plupart des situations. Mais comme nous, toutou peut se lasser d’un dessert trop souvent offert. Il convient alors de penser différemment, et varier en fonction de critères réfléchis. Pourquoi récompensez-vous ? Quel sera l’usage de cette friandise ? La taille ou l’appétence ont-ils une importance ou n’est-ce qu’un bonbon offert par plaisir ? C’est ce que nous allons détailler dans cet article.

 

Le piège de la praticité – pour qui sont ces friandises déjà ?

Je me vois encore, fraîchement débarquée dans le monde de l’éducation, partir acheter des friandises avec une amie. Alors que j’avais sauté sur le kilo d’emmental (qui me servirait autant qu’au chien), j’avais ouvert de gros yeux devant son choix. Elle brandissait fièrement une boîte d’une grande marque de Pet Food, avec des petits os qui semblaient moulés dans de la farine et probablement pas mal de sable aussi. De “viande” ils n’en avaient que le nom. Pas odorants, pas appétissants, trop gros pour nos séances de shaping au clicker, je lui avais posé la question. “Ils sont pratiques” avait-elle doctement répondu.

 

 

En soi c’était vrai. Il faut avoir passé pas mal d’heures à couper du fromage avec un couteau Auchan à 50 centimes pour savoir que c’est une purge. Prendre une poignée de nonos Pedigree c’était plus facile. Mais voilà, les gros biscuits pratiques, qui ne dégoulinent pas et ne relâchent pas une odeur rance ne plaisent guère aux chiens. En tout cas pas face à un lapin qui se taille sous leur nez. 

Alors premier point : acheter le plus pratique pour ne pas salir et ne pas rentrer les doigts gras, c’est bien. Mais utiliser la friandise en tant que renforçateur, c’est quand même mieux.

 

Les critères à prendre en compte

Repenser la friandise et son usage

Si vous débutez dans l’éducation positive, vous n’utilisez peut-être pas les mêmes friandises que pour des séances de clicker (qu’il s’agisse de soins coopératifs comme d’apprentissage de tricks). Pour cette activité, il vous faut une grosse quantité de toutes petites friandises. En revanche, si vous les utilisez tout au long de la journée pour éduquer un chiot ou bosser pendant les balades de votre rescapé réactif, alors il faut plutôt miser sur des morceaux plus épais, très odorants et très appétissants. 

Ces deux exemples peuvent être déclinés, comme à peu près tout, selon des budgets et facilités différentes. Le féru de clicker pourra acheter des paquets tous faits, ou passer 15min à découper fromage, cervelas ou poisson (bon courage !). Le patient (ré)éducateur achètera ses lamelles de poulet ou pourra les déshydrater. 

 

Récompenser pour renforcer ; respecter les envies de Fido

Dans la même trame que l’usage et sa friandise, repensons son utilité première. On sort un bonbon pour renforcer un comportement, afin qu’il se produise plus souvent. Par exemple, on récompense le chiot qui va naturellement marcher à côté de nous. Notre proximité étant associée à un élément positif (manger quelque chose de bon, en plus de l’interaction sociale avec l’humain) le comportement en question réapparaîtra souvent.

La récompense doit absolument être renforçatrice (et tous les renforçateurs ne sont pas des récompenses !)

 

 

De ce fait, si toutou recrache son bout de poulet, ce n’est pas l’initiative de “donner un truc” qui compte, mais le retour du chien (la friandise n’était pas renforçatrice). Alors si vous détestez couper des knaki et avoir les doigts gras et la pochette qui pue, mais que votre chien trouve cette récompense appropriée, il faudra en passer par là. 

Et acheter du saumon fumé ou des patates douces enroulées dans du lard ne changera pas  l’avis de votre élève : si la friandise ne le renforce pas, alors elle ne sert à rien.

 

Question taille, on adapte selon l’effort fourni

Un moniteur de club m’avait assuré que les chiens ne percevaient pas les différences de taille. Donner un bout de fromage ou le pavé entier ne comptait que comme “un bout” pour eux. Il fallait donc donner plusieurs petits bouts plutôt qu’un seul gros. 

Si sa réflexion fait sens, il reste intéressant de varier la taille (et oui, le nombre aussi) des gourmandises, surtout si on les utilise au quotidien ou lors des balades. 

Les petites friandises pourraient par exemple être utilisées pour des points à entretenir (comme “assis” ou le fait de rattacher après une longue balade en liberté) et les grosses pour féliciter des actions plus conséquentes, qu’on souhaite charger très positivement (rappel, ignorer un chien qui aboie, refus d’appât, etc). 

 

 

Essayez de trouver un sens à votre organisation, et ne donnez pas une grosse friandise à la fin d’une balade juste parce que Fido a été gentil. Cette action ne félicite pas toute une balade, vous procure juste du bonheur. 

 

Le goût des friandises n’a pas autant d’impact que leur odeur

Si les entreprises essaient de se démarquer en se diversifiant, on a sûrement atteint la limite des innovations. Boudins au chevreuil ou au bison, biscuits au faisan, tendons de veau ou saucisse d’autruche, tout est bon pour convaincre les propriétaires d’un chien peu porté sur la nourriture. En réalité, cet aspect n’a que peu d’importance, dans la mesure ou nos Toutous possèdent bien moins de papilles gustatives que nous autres humains. Ce qu’ils ont de bien plus développé en revanche, c’est leur nez ! Ainsi, les petites brioches à la tomate ou les mignonnes papillotes de patate ne servent à rien de plus que vous ruiner.

Visez des éléments simples, peu dénaturés, mais qui sentent très fort. Ce qui nous dégoûte est souvent le trésor de Fido ! Oui, on parle des panses, des sabots de veau et autres sachets de débris animaux déshydratés qui couvrent la bonne odeur de draps propres et de bougies à 33€. Oui, votre pièce va puer le chevreuil ou oui, votre canaillou à quatre pattes vendrait son âme pour un bout de panse verte. 

C’est plutôt bon signe pour des renforçateurs ! 

 

Besoin d’idées ? Voilà notre liste d’achats !

– Les gourmandises Edgard & Cooper sont les préférées de mes chiens, je les utilise même dans les sports d’odorat tellement elles sont odorantes. On peut utiliser les barres entières ou les découper. (Vous pouvez les tester avec le code promo Cynotopia10, qui vous donne 10% de réduction à partir de 20€ d’achat. Il fonctionne sur tout le site, vous pouvez en profiter pour restocker vos croquettes !)

– Moins odorant mais en plus petit format, les bombecs sont plus faciles à disperser dans une pochette à friandises et mixer avec d’autres petites friandises (ou les croquettes de sa ration). 

– Pour les sensibles, ces 4 paquets aux différentes saveurs proposent des petits os avec une bonne composition. Ils sont assez odorants, mous et se cassent facilement (mais peuvent faire un peu trop de miettes dans une pochette).

– Snack classique, des poissons séchés ! Les sprats sont excellents pour la beauté du poil, mais certains chiens pourraient faire la fine bouche. C’est à tester, idéalement commencez avec un petit volume et prévoyez une bonne amie à qui refiler vos poissons si votre gourmet fait la tête.

– Mais oui, il y a aussi des trucs appétants sans se salir les mains ! (Bon certes, c’est rare). Les tube de foie (ou de pâtée) sont une super idée pour éviter de se salir les mains, ou pour garder ses gants en hiver. Les chiens adorent, c’est facile, portable, il n’y a rien à couper. Seul point négatif : ça se vide vite !

– Un peu de courage ? Vous pouvez les cuisiner pour peu cher avec nos recettes de friandises !

– Si vous n’en aviez pas encore une pour vos balades, complétez avec une pochette à friandises, bien plus pratique qu’un sac plastique rangé dans une poche. Le temps de le sortir, l’ouvrir et piocher la friandise, Fido est reparti chez vous !

 

“Mon chien n’aime pas les friandises” : arrêtez d’acheter !

Acheter mille et uns sachets de tripe à la sauce Manolo et de boudins à l’anglaise, je l’ai fait aussi. Eh oui, quand on a un toutou difficile, quel calvaire… Alors si le toutou fine-bouche se comporte comme Lassie, revient au rappel et s’éduque tout seul, la question ne se pose pas. D’ailleurs on aurait même pas imaginé devoir le récompenser. Mais voilà, quand on a Cujo en bout de laisse, qui terrifié par de mauvaises rencontres, veut démonter quiconque croise sa route, c’est compliqué.

C’est compliqué quand on veut bien faire, avec des méthodes respectueuses, mais que lui, il s’en tape de votre boudin blanc à la truffe. Même si le morceau que vous secouez coûte 50€ le gramme, si ce n’est pas un renforçateur dans cette situation, la friandise n’aura aucun effet.

Alors cessez d’acheter. Soufflez un coup. Dans la quiétude de votre logement, nous sommes presque sûrs que Cujo avalerait sa gourmandise avec toute la joie du monde. Mais voilà dans la rue, il y a bien trop de choses sur lesquelles se fixer. S’il les perçoit comme dangereuses ou angoissantes, il n’a absolument pas envie de les quitter des yeux. 

Alors ce qu’il faut faire, c’est lui apprendre à collaborer en extérieur

 

Installer des rituels pour lui apprendre à travailler dehors

Anxieux comme excités, les chiens adorent le contact avec nous, et la friandise n’est qu’un pont parmi bien d’autres (comme le jeu, les caresses…). Si on vous recommande son utilisation, c’est parce qu’elle permet de modifier des comportements problématiques très ancrés (tirer en laisse, charger les congénères, ignorer le rappel). Il est donc important d’aider toutou à réaliser qu’il peut aussi manger en extérieur. 

La plupart des chiens ne vont pas prêter attention à leur humain dès le pas de porte franchi. Parfois même bien avant, dès qu’ils ont compris qu’il était l’heure de la sortie. Prenez quelques instants avant l’ouverture de la porte pour le calmer, demander un assis, et le récompenser. 

Ouvrez la porte, sortez, puis faites le même rituel. Pour un chien plus sensible ou distrait, on peut juste récompenser comme ça, sans rien demander. Juste lui donner gratuitement, dans un environnement connu. Et intégrer ces “dons” pendant les balades, lorsqu’il est calme

Comment espérer utiliser des friandises lorsqu’il se sent en danger s’il n’en a pas lorsque tout va bien ?

Pour aller plus loin dans cette progression, nous vous encourageons vivement à consulter un professionnel, ou à jeter un œil à notre formation “Mission Rappel”. Nous avons aidé plus de mille duos à créer ou retrouver leur complicité via des petits jeux simples, entrecoupés de cours pratiques pour vous aider à comprendre et progresser. 

La plupart du temps, la friandise n’est pas le problème, ni la solution. 

C’est ce qu’on en fait, et comment on s’en sert qui fait toute la différence. 

 

Que retenir de cet article ? 

  • N’achetez pas les friandises pratiques, aseptisées, qui ne sentent rien
  • Réfléchissez à leur usage pour choisir le type le plus adapté
  • Testez plusieurs types et gardez celles que Médor préfère (et pas les plus faciles d’utilisation ou les moins chères, ce sont vos critères, pas les siens)
  • Modulez leur taille : petites pour les comportements à entretenir et grandes pour ceux à charger positivement
  • Variez leur nombre pour les mêmes raisons : une pour renforcer, plusieurs pour marquer un événement très réussi
  • Préférez celles qui sentent très fort, le goût a très peu d’importance

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