En janvier, cette résolution clignote dans notre esprit : “Je voudrais passer plus de temps avec mon chien, et l’entraîner davantage”. En tant qu’amoureux des animaux, nos résolutions de nouvelle année se tournent naturellement vers notre meilleur ami. Mais a-t-on toujours les bons objectifs en vue ? S’y prend-t-on bien pour les appliquer ? Comment conjuguer ce que l’on rêve de faire avec la réalité du terrain ? Notre chien change toujours nos plans. Marie voulait l’emmener partout ? Elle tombe sur un réactif. Fred rêvait d’un champion de DogDancing ? Son border est hyper distrait. De quoi être frustré et démotivé, parfois on lui en veut, souvent on se déteste. Les résolutions de la nouvelle année sont l’occasion de faire le bilan. Vous pourrez trouver des objectifs clairs, et pas seulement pour notre chien.
Janvier nous insuffle souvent beaucoup d’espoir. On croit au renouveau ! Malheureusement, en conservant nos vieilles techniques, l’échec est inéluctable. C’est très positif de “vouloir travailler sa choré 5 fois par jour”, mais ce n’est ni réalisable, ni quantifiable. Choisissez trois objectifs principaux à obtenir en priorité, construisez votre plan en fonction d’eux. Acceptez, en échange, de vous résigner sur certains points, et soyez bienveillants envers vous-même.
Changer de mentalité : la vraie résolution
Vous vous apprêtez à faire votre bilan, avec, très probablement, une lourde sentence à la fin. “Je n’ai pas fait assez ceci, j’aurais dû plus agir comme ça”… Votre première résolution devrait être de chasser ces pensées déprimantes de votre esprit. Rédigez plutôt une vraie liste d’objectifs qui vous aideront, vous et votre meilleur ami.
Bien organisées, des sessions de 15 jours suffisent pour entraîner votre chien. D’ailleurs, il est même conseillé de ne pas aller au-delà pour maximiser les réussites et ne pas le dégoûter. En plus d’apprendre des nouveaux comportements pendant ces séances, votre chien se dépense mentalement et renforce son lien avec vous. Consacrez un moment précis dans la journée, idéalement à une heure fixe, que vous réservez exclusivement à votre duo.
Pendant ce quart d’heure, aucune interruption n’est autorisée, car ce moment est entièrement dédié à vous et à votre chien. Il deviendra un rituel agréable pour tous : vous partagez du temps avec votre compagnon canin. Pendant ce temps, les autres membres de la famille peuvent vaquer à leurs occupations. Mais avant de vous lancer corps et âme dans cette belle résolution, pensez à vos objectifs. Décrivez précisément ce que vous attendez de ces séances afin de construire le plan qui vous mènera à la réussite. C’est la résolution qui enclenchera tout le reste.
a- le guide extérieur : la résolution raisonnable
Si vous avez réellement du mal à vous concocter des séances équilibrées, appuyez-vous sur une formation. Choisissez-en une bien structurée, vous menant à des objectifs très concrets (nous en parlerons dans le point d’après). Elle vous aidera à maintenir le cap, sans que vous n’ayez l’effort à fournir de créer votre programme. Notre formation en ligne sur le long terme comme Mission Rappel, comprenant 50 vidéos sur les autocontrôles et le focus est parfaite pour cet objectif. Pendant cinq mois, vous n’aurez qu’à allumer votre téléphone, lire les cours, visualiser les exercices puis appliquer. Grâce à ce soutien permanent, sans oublier le forum de suivi pour se motiver en groupe, vous pourrez améliorer les compétences de votre chien… Mais plus important encore, trouver votre rythme, apprendre à travailler et encadrer vos sessions pour travailler ce que vous souhaitez, bien au-delà du rappel.
Pour les adeptes de formation plus courtes mais instructives, nous vous proposons également la conférence les 5 points tricks. En une heure trente, apprenez comment canaliser un chien excité ou motiver le désintéressé. Nous vous donnons les clés pour construire une séance de travail efficace et ludique, avec différentes techniques d’apprentissages, mais pas seulement ! Chez Cynotopia, nous considérons qu’il faut aussi motiver l’humain. Vous verrez comment surmonter les découragements, vous organiser malgré des journées chargées. Cette conférence vous donne plein d’astuces pour mettre en place un programme productif et durable pour votre duo.
Ceci dit, tout le monde n’est pas adepte de ce genre de formations. Certains préfèrent expérimenter seuls d’abord, construire pleinement leurs modules, tâtonner pour appréhender pleinement leur manière de fonctionner. Voici donc quelques points pour vous aider à tenir vos bonnes résolutions plus longtemps qu’une semaine et réellement voir des progrès.
b- Choisir ses objectifs : la résolution motivante
Sans objectif clair, toute force se dilapide, et il n’y a aucun résultat probant en guise de nouveau souffle. Une formation vous offre généralement un aboutissement clair et net sur un plateau d’argent, mais si vous êtes seul, vous devez vous cadrer directement, pour éviter l’éparpillement.
Listez deux ou trois idées qui vous tiennent vraiment à cœur, pointez des étapes, des seuils à franchir qui vous rapprocheront de leur réalisation. Votre chien vous dévore les doigts quand vous le récompensez, seulement ce n’est pas sur votre To do list absolue ? Palliez le problème (formez un entonnoir avec vos doigts pour que Fido doive lécher au lieu de mordre) vous verrez ça plus tard. Choisissez trois objectifs primordiaux dont la réalisation changerait votre vie. Étudions la liste du propriétaire de Sana, une femelle Berger Blanc Suisse affectueuse mais aux problèmes de comportement envahissants.
Énumérez deux ou trois idées qui vous tiennent vraiment à cœur, identifiez des étapes, des seuils à franchir pour vous rapprocher de leur réalisation. Si votre chien vous mord les mains quand vous le récompensez, même si cela ne figure pas en haut de votre liste de tâches, trouvez une solution provisoire (formez un entonnoir avec vos doigts pour inciter Fido à lécher plutôt qu’à mordre) et réservez cela pour plus tard. Sélectionnez trois objectifs essentiels, susceptibles de transformer votre vie. Pour illustrer, examinons la liste du propriétaire de Sana, une Golden Retriever affectueuse mais aux problèmes comportementaux envahissants.
Liste 1 :
- Réactivité
- Tirer en laisse
- Refus d’appât
c- Garder des objectifs “plaisirs” : la résolution salvatrice
En examinant ces objectifs, nous constatons que le propriétaire de Sana est impliqué. Résoudre toutes ces problématiques aurait un impact significatif sur sa vie. Cependant, il y a un risque que le duo s’épuise avant même d’accomplir l’une de ces tâches. Bien que les objectifs soient clairs (même s’ils manquent de détails concrets, mais nous aborderons cela ultérieurement), ils sont vraiment trop similaires. La rééducation est souvent énergivore, frustrante et difficile à gérer au quotidien. En passant d’un souci à un autre, le propriétaire de Sana ne verra plus les atouts de sa meilleure amie, sinon des problèmes qui s’enchaînent. Les séances risquent de devenir aversives pour le duo. Au lieu de ça, notre ami devrait équilibrer sa liste. Prendre la décision d’accomplir un objectif plaisir, pet d’en éprouver de la fierté, c’est aussi susceptible de changer notre vie.
Liste 2 :
- Réactivité
- Faire une formation d’odorat
- Apprendre un nouveau trick par mois
Tant que vos objectifs ne rentrent pas en conflit (commencer le canicross avec un chien réactif qui pourrait dévier de sa route pour attaquer un congénère), composez votre liste sans culpabiliser. Voir son chien sous un angle positif, vous retrouver autour d’une activité est souvent salutaire. Vous évacuez les tensions et désamorcez les conflits éventuels. C’est l’occasion de redémarrer à zéro, de reprendre des forces pour réellement en finir avec votre problème numéro un.
Bien que cette théorie puisse sembler belle, vous qui évoluez aux côtés d’un être vivant en constante évolution, vous savez à quel point tout peut basculer en un instant. Il est facile de se perdre entre les lignes de nos jolies résolutions et des objectifs initialement clairs. Pourtant, changer de route ne devrait pas signifier modifier notre manière de conduire. Il est crucial de rester flexible, d’accepter la nouveauté, de l’intégrer à notre routine, puis de revenir à nos objectifs initiaux.
d- Recalibrer les objectifs : la résolution organisée
Avec un être vivant, des imprévus surgissent toujours : une mauvaise rencontre au parc, Sultan devient réactif ! L’occasion de manger par terre, Lassie se transforme en aspirateur. Ces soucis remplacent l’un des trois autres que vous vouliez régler, c’est décourageant certes, mais c’est logique. Vous avez alors deux solutions : ignorer le nouveau problème si vous le pensez moins grave que celui que vous traitez actuellement, ou le faire passer en priorité. Dans le cas de Sultan, devenu agressif, il paraît primordial de recalibrer les objectifs. Faites de cette réactivité votre nouveau cheval de bataille. Vous reviendrez à votre liste plus tard. Vos objectifs peuvent changer, mais pas votre manière de les prioriser.
L’important, c’est de ne pas faire “un peu de tout”. Le cerveau humain est roi dans l’art de vous distraire. Pour ma part, j’ai très peur d’aller en concours, suite à de mauvaises expériences (un chien qui m’a lâché, me passer des friandises). J’ai donc commencé à trouver plein de petits problèmes techniques à régler : “ma chienne n’est pas entièrement droite quand elle se tourne devant” ou encore “je ne me suis pas totalement débarrassé du leurre”. Tout pour ne pas commencer les concours du premier niveau où personne ne me demande tant de perfection. Pour être sûrs de ne pas vous faire arnaquer par votre propre cerveau, établissez des objectifs concrets et détaillés. Vous devez presque pouvoir visualiser les étapes pour arriver à leur réalisation, calculer la hauteur de chaque marche que vous vous apprêtez à enjamber. À titre d’exemple, voici les objectifs de nos clients que nous avons recalibrés ensemble lors de coaching.
| Rio, border collie très réactif, réagit à vue, charge et attaque : |
| Objectif de base – Sociabiliser le chien et qu’il n’attaque plus personne |
| Objectif revu – En un mois : focus rapide sur l’humain s’il y a un chien à 100 mètres, capacité à descendre plus vite en émotions après un déclenchement. En deux mois : Tolérer tous les congénères quelque soit la distance (sans contact). Au bout de 6 mois : passage facile devant des chiens à 50 mètres en laisse, avoir un ratio de déclenchement de moins de deux chiens sur dix. |
| Taïko, croisé bichon anxieux en voiture (refuse de monter dans le véhicule, bave, tremble) : |
| Objectif de base – Voyager partout avec lui en van (tour d’Europe) |
| Objectif revu – En deux semaines, lui apprendre à aimer la voiture à l’arrêt, un mois plus tard : aller en ville (10-15 min) sans problème, pour finir par aller chez parents à 200 km en juin. |
| Julie, élève de notre formation Doggy Dynamics : |
| Objectif de base – Voyager partout avec lui en van (tour d’Europe) |
| Objectif revu – En deux semaines, lui apprendre à aimer la voiture à l’arrêt, un mois plus tard : aller en ville (10-15 min) sans problème, pour finir par aller chez parents à 200 km en juin. |
Sélectionnez des objectifs qui conviennent au profil de votre duo, sans oublier de prendre en compte votre propre état d’esprit (nous parlons de l’importance de l’humain dans cet article). Si votre chien est prêt à progresser mais que vous hésitez, cela ne fonctionnera pas ! J’ai attendu deux mois avant d’exposer ma chienne, autrefois réactive, à d’autres chiens parce que j’avais peur d’agir. De ce fait, j’aurais compromis sa réussite. Ne culpabilisez pas de « ralentir » le processus, Médor ne souffrira pas d’attendre un peu plus. Vous formez une équipe, l’un ne peut avancer sans l’autre.
Vos objectifs doivent être réalistes, vous devez voir la lumière au bout du tunnel afin de vous guider. Rien ne sert de vouloir directement être un champion en DogDancing, vous vous essoufflerez et vous perdrez en route. Visez plutôt un check point, pour avoir une récompense accessible, vous reposer un peu, remettre de l’essence, puis repartir à l’assaut du bout du tunnel.
Nous pouvons même aller plus loin, en considérant que certaines choses ne sont pas modifiables. Tout comme nous, notre meilleur ami n’est pas -et ne sera jamais- parfait. Certains faits ne changeront pas, et heureusement, car c’est ce qui définit la personnalité de notre compagnon à quatre pattes. Ce sont des faits auxquels nous devons nous résigner pour que notre duo s’épanouisse.
e- Renoncer définitivement ou presque : la résolution sage
Si nous pouvons rééduquer n’importe quel chien en positif , il ne franchira pas (ou très difficilement) son seuil de tolérance. Bien que satisfaits des progrès de leur meilleur ami dans un premier temps, certains référents d’anciens réactifs veulent rapidement pousser plus loin. Ils rêvent de voir Médor s’ébattre avec ses congénères. Seulement, un animal sociable n’est pas obligatoirement joueur. Espérer que leur chien se mette à jouer est vain et les rend malheureux. Pas de chance, les humains ne sont jamais longtemps satisfaits, une fois notre but atteint. Ce désir de toujours progresser est positif dans une certaine limite, mais il faut aussi savoir s’arrêter et accepter les compromis. J’aurais adoré avoir un chien qui apprécie les balades collectives, le voir s’ébattre avec ses copains, malheureusement après 10 ans, cela ne m’est jamais arrivé. Mes rescapés, tous réactifs, n’ont jamais passé le cap d’aimer les jeux avec leurs congénères. Syel partage des odeurs, mais Suspens et Mistral envoient des signaux pour éviter les contacts. Ils accepteraient de se promener en groupe pour me faire plaisir uniquement, mais pourquoi leur infliger ça ?
À vous de faire une liste des priorités non-négociables, des comportements à modifier si l’occasion vous en est donnée et de ceux que vous acceptez. Évidemment, nous ne conseillerons jamais à personne de se résigner à la réactivité de son chien, pour sa propre sécurité, son bien-être et celui des autres, mais lâchez prise sur certaines choses. Cela vous permettra de ne plus vous sentir débordé et de vous concentrer sur ce qui compte réellement.
Vous avez appris à sélectionner des objectifs qui vous semblent importants et parlent à votre duo, mais aussi à mêler éducation et plaisir. Il ne vous reste plus qu’un pas à franchir pour réussir à tenir vos bonnes résolutions, sans vous sacrifier totalement voire vous dégoûter : être bienveillant !
De la bienveillance pour votre duo
Vous allez sans doute me dire que je radote, mais attendez avant de fermer rageusement l’onglet “pour qui elle nous prend celle-là, bien sûr que je suis positif avec mon chien”. D’accord, et avec vous-même ? Comment vous comportez-vous ? Au quotidien, nous sommes très doués pour nous auto-flageller parce que nous ne faisons pas assez de sport, nous mangeons mal, tout ça après une journée de 8h de travail. Les référents de chiens en positif sont à un niveau encore au-dessus.
Préoccupés par le bien-être de leur meilleur ami, ils s’en veulent de ne pas l’avoir sorti davantage, de ne pas avoir de nouvel environnement à lui faire découvrir, ou encore de ne pas avoir travaillé sa réactivité chaque jour. Or chez Cynotopia, il existe une règle que nous imposons à tous nos clients en coaching : si vous souhaitez être positifs avec votre chien, appliquez la méthode sur vous. La bienveillance, ça marche dans les deux sens.
Acceptez qu’un jour de pluie, vous avez la flemme de sortir Médor pendant 2h, à la place, restez sous la couette et faites-lui des câlins. Nos toutous sont parfois heureux de se reposer. Aujourd’hui, pas de séance de shaping ? C’est parti pour un peu de mastication. Enseignez à votre chien à ne rien faire pour le préparer à ces journées de “moins”, notamment grâce au relax. Il vaut mieux lâcher prise deux jours et reprendre le troisième, plutôt que de tenir un rythme effréné une semaine puis abandonner totalement.
Consentez à faire erreurs, tout comme votre chien en commet. Vous aurez beau faire attention à sa zone de confort, votre réactif déclenchera durant le processus de rééducation. Je peux vous l’assurer à 100%, et c’est normal ! La seule chose que vous pouvez exiger de vous-même, à la rigueur, c’est d’être apte à vous remettre en question après deux ou trois échecs. Ne pensez pas au passé, à ces moments de faute parce que vous étiez inexpérimenté ou simplement dans un mauvais jour. Avancez, travaillez dur mais soyez toujours bienveillants envers votre duo.