The cautious canine – On l’a lu pour vous

  • Nom : The cautious canine (How to Help Dogs Conquer Their Fears)
  • Auteur : Patricia B. McConnell, Ph. D.
  • Année d’édition : 1998, réédité en 2009
  • Pour qui ? : Débutants dans l’éducation positive et premiers lecteurs anglophones
  • Nombre de pages : 34
  • Langue : Anglais 
  • Disponibilité : Amazon

 

30 pages et publié en 1998.. Vous devez vous dire “mais ils nous font quoi Cynotopia” ?

Il s’avère que selon nous, ce petit livret peut être une excellente introduction aux lecteurs non anglophones. Ceux qui, comme nous autrefois, comprenaient “vaguement” l’anglais mais ne se sentaient pas de démarrer une lecture de 200 pages. En liant éducation et travail des langues étrangères, on trouve que The Cautious Canine est un très bon bouquin d’introduction. 

 

De quoi parle ce livre ?

Ce petit livre explique comment aider les chiens effrayés par divers stimulis (bruits, personnes, congénères) et qui réagissent de manière exagérée (fuite ou agression). Au fil du récit dans lequel Patricia B. McConnell mêle conseils pratiques et expériences personnelles, on retrouve le cas de Lassie, sa chienne aux tendances timides avec qui elle a travaillé pour prévenir une future réactivité. Du cas le plus léger au plus grave, l’auteure parvient à donner des spécificités surprenantes pour un livre en apparence aussi léger. Évoquant de nombreuses situations dans lesquelles beaucoup d’entre nous pourraient reconnaître leur chien, elle prend soin de prôner des précautions particulières, propres aux degrés de réactivité évoqués. 

 

Adepte du contre-conditionnement, Patricia B. McConnell a tout prévu ou presque. Les étapes explicatives s’enchaînent avec naturel, nous guidant vers la fin de l’ouvrage en un après-midi tant il est agréable et facile à lire. On y découvre comment éviter les situations dangereuses, à l’intérieur comme à l’extérieur, mais aussi réfléchir à ce qui provoque ses réactions, sa zone de confort et comment l’interpréter. On y apprend à lire son chien, ses signaux, les causes de son mal-être mais aussi, plus réjouissant, ce qu’il adore et qui pourrait l’aider à évoluer. Ce petit chef d’œuvre guide les débutants et rafraîchit la mémoire des confirmés avec un vocabulaire simple, des exemples toujours pertinents et des parallèles avec nos propres sentiments. Un chien ne va pas cesser d’aboyer parce qu’on le lui demande…Tout comme nous ne pouvons pas contrôler une peur panique de s’exprimer devant un public

 

Bien sûr, l’auteure prévient que cette méthode ne fonctionne pas à 100% et propose un encadrement par des professionnels pour les cas les plus graves. Cependant, on a adoré le fait de se dire qu’en 34 pages, pas une seule n’est superflue. Mettre autant de nuances dans un si petit livre, c’est ce qu’on appelle du génie. Le concept de la relation entre “the bad” (le déclencheur du comportement agressif/ de crainte) et “the good” (la récompense que Fido adore) est expliquée avec clarté. Quand elle adapte un apprentissage à des chiens plus anxieux, l’auteure s’offre le luxe d’expliquer comment décomposer encore plus pour mieux les aider. Et que dire des exemples concrets qu’elle nous offre, clairs et concis. 

 

Tout le livre s’articule donc autour de l’évolution d’un chien peureux et de son apprentissage pour combattre ses inquiétudes. L’avant, le pendant et l’après sont entrecoupés d’avertissements sages mais aussi d’encouragements appréciables pour les maîtres. La bienveillance de Patricia B. McConnell ne s’arrête pas aux canidés. Elle anticipe les réactions psychologiques de ce dernier, calme les peurs, déculpabilise grâce à des mots rassurants et quelques touches humoristiques. Un véritable accompagnement tant au niveau “savoir-faire” que “bien-être” à fourrer dans toutes les poches des maîtres de chiens réactifs. 

 

 

Ce que nous avons aimé 

 

  • L’entrée en matière rapide anticipant tous les questionnements. 
  • Un peu d’humour comme on l’aime (“N’est-ce pas mieux d’avoir un chien content de voir le peintre plutôt que de le voir grognant derrière vos jambes pendant que le peintre appelle son avocat?”)
  • L’auteure fait quelques parallèles illustratifs, le chien ne peut pas juste arrêter d’aboyer car on le lui demande tout comme nous ne pouvons calmer notre peur de parler en public juste par volonté.
  • Il est souvent judicieusement répété que la sécurité de l’animal et de l’entourage passe avant tout. Chaque situation pouvant être dangereuse est évoquée avec des solutions à mettre en place pour éviter le drame. 
  • Le livre apporte des solutions mais aussi de quoi “colmater” si on n’a pas le temps de travailler lorsque la situation se présente ou est encore trop difficile pour le chien. Proposer de quoi éviter le problème est salvateur.
  • Patricia B. McConnell est bienveillante et ça se voit, tant dans l’introduction en douceur de la muselière que dans l’évitement du problème. 
  • Petit point assez surprenant et extrêmement gratifiant : Patricia B.McConnell est aussi très douce avec les propriétaires de chiens réactifs. Elle les rassure en évoquant des situations qu’ils ont pu connaître ou auxquelles ils feront face “votre chien aura une mauvaise réputation avec la muselière mais vous cherchez à l’aider, à faire de votre mieux. Ne vous sentez pas coupable”. Ses mots sont un baume sur le cœur de duos souvent incompris ou mal jugés. On lui trouve une tolérance peu coutumière dans l’application de certaines méthodes rigoureuses. Selon elle, on peut tout à fait aimer son chien et le donner pour son bien-être (en cas extrême évidemment) ou ne pas avoir le temps pour travailler, ne pas se sentir prêt sans être un monstre. 
  • En plus de donner des conseils, l’auteure apporte quelques pistes concernant l’origine de la peur chez le chien. On a aussi de subtiles nuances entre la peur généralisée ou plus particulière dû à un événement déclencheur (le chien a-t-il peur de tous les hommes ou des garçons avec un chapeau ? Pourquoi?) 
  • On apprend avec des exemples concrets, des distances sont mentionnées, des réactions possibles de toutou. Par exemple, elle nous explique ce qu’est la notion de zone de détente. En sachant quand notre chien va déclencher pour travailler juste avant.
  • Le concept de “the bad” ou “the good” est facile à retenir, ludique et pratique. Même les débutants pourront comprendre. 
  • Presque tout a été pensé, y compris des détails comme la santé de Fido ou conserver sa motivation, en prélevant sur sa ration, à quelles personnes on peut demander de l’aide…

 

 

Ce que nous n’avons pas aimé

 

  • Toujours pas de traduction française
  • Un défaut très léger mais trompeur : dans la manière d’enseigner, pour aller au panier, elle propose de donner le signal en même temps qu’on file avec le chien vers ce dernier, avant qu’il ne connaisse le comportement. Normalement on met le signal quand le chien comprend le comportement.
  • Lorsque l’animal ne parvient pas à décrocher, Patricia B. McConnell propose de lui offrir des friandises, mais tous ne sont pas capables d’en prendre s’ils sont stressés. Elle conseille dans ce cas de faire asseoir Fido et seulement après d’essayer de faire demi-tour. S’immobiliser, même de loin face à l’objet de la peur de l’animal ne peut qu’augmenter son angoisse, nous ne recommandons pas cela. 
  • Certaines idées sont un peu antiques comme la peur des porteurs d’uniforme, perçus comme des “cabots mal codés”… On retrouve aussi des traces de l’ancienne idée de leadership qui veut que si le chien a des règles, qu’il suit un leader sûr de lui, tout ira bien; risquant dans le cas contraire de se charger de la protection de la famille. Un rôle qui le stresserait davantage.
  • Avec Patricia B.McConnell, tout paraît “simple”, et elle le dit pour consoler les lecteurs inquiets. Ça paraît difficile, mais en réalité, appliquer ne l’est pas, une fois les fondamentaux compris. Elle compte notamment un peu trop sur la bonté des gens (du facteur, de la famille, des enfants qui viennent avec des friandises, en respectant les demandes du maître sur la méthode à adopter). Son travail se base beaucoup sur le secours d’amis très disposés et souvent disponibles puis de gentils inconnus. 
  • Étrangement, parmi tout ce positif, on trouve une remarque ahurissante.. Selon elle, chacun doit trouver sa propre méthode pour retenir un chien hors de contrôle, incluant le collier électrique qui pour certains fonctionnerait “un peu”. Risqué, très risqué et incohérent avec ses précédents avertissements pour éviter de faire du mal ou stresser l’animal. 
  • La tolérance de Patricia B McConnell va parfois trop loin. Elle indique qu’il vaut parfois mieux placer un chien si la famille n’a pas le temps ou la force de s’en occuper, mais surtout que l’euthanasie est aussi respectable, que c’est le choix de chacun selon la gravité du cas. Problème supplémentaire, elle n’explique nullement ce qu’est un “cas suffisamment grave” pour en arriver à de cette extrémité, laissant au maître, le choix de ce jugement en le déculpabilisant trop facilement. 

 

 

Malgré ces points négatifs qui font tiquer (surtout les derniers)… Nous avons trouvé la lecture du livre très intéressante. Il date certes un peu, nos méthodes ont évolué depuis ! Mais il reste, comme nous l’avons mentionné dans l’introduction, un bon livre de départ. Court, facile à comprendre et à appliquer, il permet d’enrichir les connaissances des débutants et amateurs manquant de bases théoriques.