Reverse Dog Training – on l’a lu pour vous

Nom : Reverse Dog Training: A Fresh Perspective for Solving Common Problems

Auteur : Christy Paxton

Année de première édition : 2010

Pour qui ? : Des personnes en cours de transition d’une éducation coercitive à l’éducation positive, et débutants cherchant à mieux s’informer sur la manière de penser et de faire.

Nombre de pages : 88

Langue : Anglais

Disponibilité : Amazon

Auteure de quelques livres publiés exclusivement sur Amazon, Christy Paxton jongle entre le métier d’éducatrice, démarré en 2003, et ses talents d’écriture. Avec son style très ciselé, un poil cynique, elle nous offre un livre parfait pour découvrir l’éducation sous un angle “inversé”. Le livre tourne tout autour d’un concept central, qu’elle décortique simplement, sans termes compliqués et tournures alambiquées.

Pour elle, la plupart des propriétaires novices devraient faire exactement l’inverse de ce que la logique humaine leur indique. Le chien aboie ? Notre réaction première est de le faire taire en criant plus fort de lui. L’idée inverse, c’est d’attirer son attention. Elle l’affirme tout au long de son ouvrage, les humains n’ont pas un souci de compréhension de leur chien, mais de communication. Plusieurs fois, elle insiste sur l’idée d’être proactif plutôt que réactif, et se concentrer sur ce que le chien doit faire, et non ce qu’il ne doit pas faire.

 

Ce que ce livre vous apprend

Le livre commence sur une liste de mythes qu’elle brise méthodiquement, sous la forme simpliste (mais bienvenue) de questions / réponses. On y retrouve beaucoup de clichés bien connus “j’ai eu plein de chiens dans ma vie, donc je m’y connais parfaitement” ou encore “mon chien sait qu’il a détruit car il a un air coupable”. Les réponses sont claires, concises et avec une touche d’ironie corrosive. 

Passée la remise au point, elle enchaîne les chapitres sous le même format, regroupant les thèmes de troubles comportementaux. Agressivité, anxiété de séparation, destruction, aboiements, tout y passe, de quoi fournir au propriétaire perdu une porte de sortie.

 

Ce qu’on a aimé :

  • La liste “problèmes communs” avec les options de réponse A (éducation coercitive / traditionnelle) et B (éducation positive) qui permet de comprendre très vite la méthodologie bienveillante
  • Les mythes brisés très drôles, qui expliquent entre autres que les chiens détruisent souvent juste pour le plaisir, et pas pour remettre en question la hiérarchie dans la maison
  • Quelques conseils lâchés de ci de là (“helpful tips”) illustrant par exemple, qu’apprendre “assis” ne sert à rien si le but visé n’est que l’obéissance. En revanche, ce dernier est très utile pour servir de comportement de remplacement pour rééduquer un chien qui saute !
  • On y trouve quelques notions de langage corporel, en citant le battement de queue qui n’est pas toujours signe d’émotions positives
  • La vulgarisation de concepts complexes est excellente ; Christy transforme les renforçateurs ou renforcements par les “trucs précieux” qu’elle liste dans un coin du bouquin : nourriture, jouets, affection, environnement, etc.
  • D’autres points ne sont pas vulgarisés mais très bien résumés, notamment la différence entre un appât et un renforçateur (le premier est présenté avant le comportement voulu, et le second après). Une façon très délicate de démontrer que le chien peut obéir sans friandises, pour peu qu’elle ne soit pas utilisée comme appât et secouée devant le nez du chien.
  • Certains points pourraient prêter à débat, mais il est appréciable de les soulever pour initier des réflexions : selon l’auteure, les chiens ne sont pas (ou en tout cas, plus) des animaux intrasociaux. Ils ont tant évolué à nos côtés qu’ils ont plus de lien avec les humains et n’ont plus réellement de besoins de contact intraspécifiques.
  • Ses faits sont souvent appuyés par d’autres ouvrages (livres ou études), qui peuvent donc être intéressants à lire pour pousser davantage ses connaissances

 

Ce qu’on a moins aimé

  • Uniquement disponible en anglais … 
  • C’est une avocate du “non”, elle explique comment l’utiliser sans cris ni brutalité mais le recommande dans certaines situations.
  • Le ton joyeux de récompense est déconseillé, souvent moqué (“happy yappy voice”)
  • La plupart des problèmes de comportements sont résolus par une méthode qui comprend soit l’ignorance du mauvais comportement, soit le détournement. Cette façon de faire permet d’avoir des résultats rapides sur la plupart des petits troubles, mais ne seront pas suffisants pour les plus gros : ignorer un chien qui salue en sautant sur les invités ne risque pas de calmer un “serial lover”
  • Pour la gestion des morsures du chiot, elle suggère de crier comme un chiot, de ne pas bouger ou d’étaler du beurre de cacahuète sur sa main pour que le chiot interagisse doucement avec les doigts. On se demande comment ces méthodes marcheront pour les bergers (et surtout les Belges) qui sont extrêmement renforcés par la morsure en elle-même et risquent de prendre beaucoup de plaisir à cisailler une victime immobile ou qui ne fait que crier sans interrompre.
  • L’ironie de Christy peut être très drôle pour un éducateur averti, mais pour un débutant encore empli de doutes, s’entendre dire qu’on fait tout mal avec pas mal de moqueries ne facilitera pas la transition vers une éducation respectueuse.
  • Le plus gros point négatif selon nous : elle pense qu’on peut renforcer la peur ! Les chapitres traitant de cette dernière affirment qu’il suffit d’ignorer le chien (même pétrifié) pour ne pas le renforcer. Les chiens réactifs sont soignés sans leur prêter la moindre attention et en continuant à marcher. 

 

 

En dehors de quelques incohérences, “Reverse Dog Training” reste un très bon livre à conseiller aux personnes désirant mieux s’informer sur l’éducation positive. On y retrouvera aucun protocole de rééducation, uniquement des idées très bien expliquées pour faire disparaître la plupart des petits problèmes. 

Plus qu’un guide pratique, c’est une excellente introduction à la méthode de pensée positive, et il offre un tour d’horizon assez complet pour ne pas laisser perplexe à la fin de sa lecture.

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