Puppy Socialization – On l’a lu pour vous

 

Nom : Puppy Socialization – An Insider’s Guide

Auteur : Caryl Wolff

Année de parution : 2014

Pour qui ? : Débutants et professionnels pour la liste d’idées d’enrichissements

Nombre de pages : 260

Langue : Anglais

Disponibilité : Amazon

 

L’américaine Caryl Wolff n’est pas une auteure sortie d’une campagne perdue. Très active dans le milieu cynophile, elle a compilé tout au long de sa vie nombre de certifications de grands organismes. Soucieuse de partager l’éducation bienveillante, elle a créé et géré une dizaine de sites, du blog sur l’éducation des chiots à une librairie de livres sur le comportement en passant par un répertoire de séminaires sur l’éthologie et les sports canins. Quand elle a cessé de battre le pavé pour aider chiens et humains dans son métier d’éducatrice, elle a enchaîné l’écriture de livres pour le grand public. Si elle est peu connue en France, elle n’en reste pas moins un monument de savoir, très active dans cette communauté cynophile qui nous réunit tous. 

 

Ce que ce livre vous apprend

Le thème central de ce livre est bien entendu la socialisation. Divisé en trois parties qui s’adressent à un public spécifique (les éleveurs, les propriétaires et les refuges), il n’est aucunement redondant. La partie sur les éleveurs se concentrera sur des idées d’enrichissements à faire avant 7 semaines. Pour les gardiens, on parlera des 8 semaines jusqu’à la 16ème, date butoir de la socialisation. Enfin, le chapitre destiné aux refuges et aux organisations en général proposera des adaptations pour ce milieu spécifique.

Wolff met un point d’honneur à définir clairement « socialisation » en y dédiant un chapitre. N’attendez pas un tas de paragraphes descriptifs et techniques, l’auteur a préféré demander à de grands noms du monde canin pour les faire participer à ce petit exercice. Qu’est-ce que la socialisation ? Dumbar, Bailey et bien d’autres célébrités de notre milieu nous apportent leur point de vue.

Tous convergent vers un point : la socialisation, c’est exposer les chiots à de nouvelles situations et les aider à s’y adapter avant la puberté. On y explique la différence entre socialisation (“comment devenir un chien”) avec des interactions strictement intraspécifiques, et l’habituation (“comment vivre dans notre environnement humain”). L’auteure s’attarde sur ce dernier point, trop souvent confondu à la socialisation. L’habituation est un processus d’apprentissage par associations. C’est tout ce qui se passe en dehors des interactions entre pairs. 

Wolff explique ensuite que ces ensembles de processus peuvent être actifs (enrichir l’environnement du chiot) ou passifs (les décisions propres de l’individu, comme manger une feuille). Une grosse partie du livre liste des centaines d’idées pour prendre part activement à l’habituation. Des manipulations aux enrichissements sensoriels, en passant par l’éducation. 

Très favorable aux bons élevages, l’auteure insiste longuement sur les bénéfices de ces derniers. Appuyée d’études, elle indique qu’un environnement riche à de profonds effets sur le développement du chiot. Elle préconise et détaille les manipulations de Stimulations Neurologiques Précoces (ENS) et explique qu’il est nécessaire de créer du stress pour construire la résilience du futur toutou. 

 

Ce que nous avons aimé

  • Caryl Wolff ne sort rien de son chapeau. Si elle étaye ses arguments avec ses expériences et celles de ses clients, elle liste toutes ses sources. Études, projets militaires, si elle peut même discuter avec la personne en question et résumer leur interaction, elle le fait. Ce livre s’appuie sur une sacrée bibliographie
  • Les 3 sections sont très pertinentes. La partie « éleveurs » surtout, propose beaucoup d’enrichissements sensoriels (odeurs, motricité, etc). Elle précise vers quelle semaine les amener et bien sûr, des amis éleveurs y ajoutent leur contribution. 
  • La lecture est très interactive, parsemée d’anecdotes et de morceaux tirés d’autres personnes. Wolff s’est beaucoup entourée pour ce livre et elle ne s’attribue pas la paternité de toutes les connaissances qu’elle apporte.
  • Plein d’idées d’agrès à faire soi-même avec du carton pour développer la proprioception du chiot
  • Une grande et large “to do list” pour les propriétaires. On en trouve gratuitement sur internet mais on peut saluer l’idée. On y retrouve manipulations, endroits, sons, odeurs, différentes de chiens, de personnes… 

 

Ce que nous n’avons pas aimé

  • Pas de traduction française ? Dommage !
  • On pourrait reprocher le manque de détails poussés dans l’éducation ou dans les réactions à avoir pour gérer la peur d’un chiot Mais c’est un ouvrage grand public, et les professionnels l’achèteront davantage pour les idées d’enrichissement plutôt que pour une méthodologie.  Le seul reproche qu’on pourrait donc faire est de surtout lister les choses à faire et les conséquences de l’inaction, mais trop peu de “que faire quand ça se passe mal”. 

 

En bref, faut-il acheter ce livre ? Oui !

C’est un excellent ouvrage pour mieux comprendre la socialisation et l’habituation. On pourra y suivre une progression logique, bon remède pour se relancer en cas de puppy bluesLes plus débutants apprendront l’importance de cette période.. Quant aux chevronnés, ils pourront se rafraîchir la mémoire, profiter de l’intervention de beaucoup d’autres professionnels du chien. Enfin les éducateurs (ou éleveurs) pourront agrandir leur liste de choses à faire avec le côté DIY des obstacles !