Nom: Les signaux d’apaisement Auteur : Turid Rugaas Année de parution : 2010 Pour qui ? : Débutants Nombre de pages : 88 pages Langue : Anglais, Français |
L’auteure
Turid Rugaas est une éducatrice Norvégienne mondialement reconnue pour ses travaux concernant le langage des chiens: Elle a décrypté une centaine de signaux d’apaisement, retranscris et expliqués dans plusieurs livres sur le comportement et le bien-être. Turid Rugaas partage son expérience (s’étalant sur plusieurs décennies) à travers des conférences et des séminaires dans le monde entier. C’est une des ambassadrices de l’éducation positive qui prône la compréhension voire le dialogue avec le chien dans la bienveillance.
Le résumé
Les signaux d’apaisement – les bases de la communication canine – est un petit livre excellent qui apprend à aiguiser l’œil et ouvre nos cœurs à un monde finalement plus complexe et complet qu’on pourrait le croire : celui des chiens. Ouvrage reconnu pour sa finesse, il tient sa réputation en reprenant patiemment, un à un, quelques signaux d’apaisement dont le contexte explique la raison d’être. De jolies photos simples, claires et bien disposées illustrent un récit agréable qui s’adresse directement à nous (puisque l’auteure n’hésite pas à user du “vous” pour nous interpeller.). L’auteure alterne entre des analyses brèves, concises de situations qui peuvent déclencher des signaux d’apaisement et ses expériences. Science véritable d’observation et amour se mêlent dans ce petit ouvrage où elle parle de sa chienne Vesla ainsi que de ses clients.
C’est donc à travers des histoires vécues que nous évoluons, transformant de simples gestes parasites en véritables “mots de chiens”. Turid, en outre, nous apprend aussi à utiliser ce langage pour répondre à nos compagnons, un vrai dictionnaire utile, facile à lire et intuitif. C’est un livre vraiment facile à dévorer, une après-midi de concentré de savoir pour tous les débutants. Que les confirmés s’abstiennent cependant, ils seront peut-être légèrement déçus car ce dernier parle surtout des signaux les plus connus et prêche beaucoup l’éducation positive. Des convertis confirmés risquent de trouver le bouquin un peu léger. Vraiment accessible, il explique sans complexe pourquoi certaines idées comme la dominance sont dépassés et donne les clés pour remplacer ces vieilles croyances.
Les signaux d’apaisement donne de quoi travailler pendant des mois aux maîtres qui veulent apprendre à discuter avec leur toutou, anticiper leurs réactions, de quoi se sentir un peu égaré dans ce tourbillon de vocabulaire canin. Par chance, Turid explique comment procéder par étape. Ses constantes références à notre vie quotidienne permettent de nous situer facilement, d’anticiper et de préparer notre oeil à l’apprentissage.
En résumé, c’est un très bon livre même si on regrette légèrement son côté manichéen. Avec Turid Rugaas, tout se résout avec un chien bien codé et une compréhension de leur langage. On trouve le dénouement de ses histoires un peu “simples” et on aurait aimé qu’elle soit plus nuancée dans ses explications, que tous les problèmes et solutions ne naissent pas de problèmes de communication.
Ce qu’on a aimé
Le livre commence par raconter une journée ordinaire, celle d’un humain pressé qui donne quelques minutes de liberté à son chien. C’est une situation qui nous parle et nous immerge immédiatement. Turid commence à introduire les signaux d’apaisement à travers une scène connue que nous avons tous vécu. Il est donc facile d’imaginer, de se remémorer et de s’exclamer dès les premières lignes “ah mais c’est pour ça”.
Les analogies sont sympas, le langage canin serait un genre d’Esperanto que tous les chiens du monde parlent et comprennent s’ils n’ont pas de problème. Le vocabulaire est simple, explicite et s’appuie sur des situations communes pour bien expliquer. On apprend très vite à décrypter les rencontres canines.
Le livre contient beaucoup de photos astucieusement placées qui illustrent bien les postures. Le design est aussi simple qu’efficace, pratique. Une écriture ronde, agréable à la lecture, des photos qui n’encombrent pas l’espace et des titres bien définis.
Turid donne de bons conseils variés pour apprendre à observer son chien, quand le faire, comment, se fixer sur un signal choisi et regarder dans quelle situation il est employé…
Certains signaux que les chiens usent entre eux nous sont profitables comme par exemple se détourner pour calmer un animal excité qui nous saute dessus ou contourner un individu inquiet. Ces petites astuces peuvent nous aider au quotidien.
Les causes et conséquences du stress sont très bien expliqués avec un bon parallèle encore une fois avec notre condition humaine. Elle décrit logiquement pourquoi la punition destinée à éteindre un comportement ne fait que l’empirer. Un chien réactif congénères attaquera de plus en plus tôt pour anticiper les saccades sur le collier. Cela peut donner des pistes de réflexion intéressantes pour chercher à procéder autrement.
Les points qui énumèrent les raisons du stress, comment identifier des symptômes sont particulièrement éclairants et intéressants. Elle donne aussi quelques pistes pour y remédier. Un mode d’emploi pratique nous explique ce qu’il ne faut pas faire au quotidien (se pencher sur le chien par exemple car cela peut le mettre mal à l’aise).
Ce qu’on n’a pas aimé
En guise d’introduction, l’auteure raconte l’histoire de sa chienne capable de calmer n’importe quel animal avec des problèmes de comportement grâce au langage canin. Cela donne l’impression que bien codé, un individu saura s’en sortir dans toutes les situations et fait référence involontairement -ou pas- au chien régulateur. Elle reparle du cas d’une chienne très sûre d’elle qui a calmé deux autres courants vers elle juste en s’asseyant ou d’un chien vraiment agressif “guéri” par Vesla qui reniflait au sol puis qui s’est planté face à lui, museau contre museau alors qu’il était “écumant de rage” selon ses propres mots Cela aurait pu très mal se passer, un chien agressif, enfoncé dans sa réactivité n’écoutera pas, sans aide.
On pourrait parler facilement au chien selon elle, il suffit de connaître les codes et de les utiliser. Malheureusement en général, bailler ou détourner la tête ne suffit pas, le fait d’appartenir à une autre espèce rend souvent caduque nos tentatives. Non, plisser nos paupières devant un chien qui nous grogne dessus ne le calmera probablement pas. Si quelques signaux sont utilisables par l’homme (tourner le dos, s’abaisser) d’autres non. Elle suggère par exemple d’imiter la position de jeu en étirant ses bras vers le bas, cela semble difficilement réalisable. Le seul que Turid reconnaît comme peu employable par les humains est de se lécher les lèvres.
Un peu trop d’interprétation : Selon Turid, un chien qui se lèche la truffe lorsqu’on dirige une caméra sur lui est forcément mal à l’aise, alors que selon son expérience, il peut le faire parce qu’il a hâte de recevoir la friandise qui le récompense pour être resté en position. Pour elle, le chien parle toujours, sans exception, on ne sait donc pas distinguer quand il détourne la tête car il est distrait ou mal à l’aise. On en deviendrait paranoïaque et on tendrait à croire que notre chien est sans cesse angoissé. Sur une photo où on fait sauter un dalmatien dans un cerceau, Rugaas explique que ce dernier se détourne légèrement en plein bond car la posture de la femme tenant le cerceau lui semble menaçante.
.
2 réflexions au sujet de “Les signaux d’apaisement – on l’a lu pour vous”