En 2015, j’avais gagné une box cadeau d’une valeur de 150€ en participant à un concours sur le thème de la Saint Valentin. Il fallait expliquer pourquoi on aimait notre chien, et je l’avais joué sur le ton de l’humour, le jury avait adoré. Dans le paquet, des tas de friandises, une gamelle, un coussin monumental et… Une laisse enrouleur. J’avais fait la moue, peu emballée par ce choix. C’était un modèle premium personnalisable, d’une valeur approchant les quarante euros, et j’aurais préféré avoir l’équivalent en friandises que cet outil tout droit sorti des abysses putrides du Styx.
Ben oui, c’est bien connu, les laisses rouleur, c’est le M A L.
Lorsqu’on s’intéresse un peu à l’éducation positive, en étant totalement novice, on se réfugie naturellement sur les forums, premièrement parce qu’ils sont mis en avant par les moteurs de recherche, et secondement parce qu’on y trouve presque tout ce qu’on veut en cherchant bien. Avant même d’avoir mon premier chiot, j’avais donc fouiné dans ces mines d’information, et repéré les principaux problèmes des propriétaires : le rappel, le vol de nourriture, et oh mon dieu, cette foutue marche en laisse.
Les premiers conseils qu’on donnait ? N’utilisez pas de laisse à enrouleur, car le chien apprend à tirer.
Quand on y pense, c’est logique : Médor sent très bien la pression sur son collier ou son harnais, et il sait qu’il peut pousser sa liberté jusqu’à un certain point. D’ailleurs, les chiens apprennent très vite à distinguer le bruit caractéristique du bouton qu’on pousse lorsqu’on désire arrêter leur course.
En règle générale, je doute de tout et de tout le monde, mais cette information-là se croisait partout, peu importe le milieu et les auteurs, et je n’ai vu nulle part que la laisse pouvait être utile pour la suite en laisse. Au contraire, elle portait un bagage assez péjoratif : c’était la laisse de mémère avec son petit caniche jaunâtre, qui tirait comme un cinglé et prenait le trottoir sur deux mètres en zigzagant au bout de son lien de nylon.
Quelques années auparavant, j’avais pu expérimenter cette laisse en gardant le chien d’un ami, et je la trouvais tout sauf pratique. La poignée n’était pas confortable, on ne pouvait pas la laisser reposer sur son poignet et garder les mains dans les poches, le chien ne savait jamais quand il arrivait au bout de ses deux mètres de laisse et même après s’être étranglé sur l’à-coup, il continuait à tirer. C’était lourd, chiant à ranger, et je me souvenais très clairement du moment où cet abruti de chien s’était jeté sur la route, et que prise de panique, j’avais dû saisir le lien déroulable à pleines mains pour le remorquer en urgence jusqu’à moi, me brûlant les paumes au passage.
En bref, dans mon esprit cette saleté se rangeait entre les croc’s et les cagoules, c’était très bien pour les autres mais certainement pas pour moi.
J’ai donc rangé mon cadeau au fond des paniers à jouets des chiens, songeant à la revendre.
Jusqu’au jour où évidemment, j’ai fini par l’utiliser.
Spoiler alert : c’est pas si pourri que ça. Mais à certaines conditions.

Pourquoi une laisse enrouleur ?
Bon, je ne ferai pas l’apologie de cet outil dans la mesure où je préfère très clairement une bonne laisse en paracorde de deux mètres, qu’on peut pendre à son cou ou utiliser en laisse lasso d’urgence en se servant de la poignée. Cependant je pense qu’il est possible de profiter d’une bonne balade avec son chien grâce à la facilité d’utilisation qui fait tant d’adeptes.
La seule condition ? L’endroit où vous vous promenez.
Tristement, cette laisse est utilisée là où j’aurais tendance à la prohiber : en ville. Avec des trottoirs étroits et des piétons qui risquent de se prendre les pieds dans le lien en nylon, il me paraît plutôt respectueux d’avoir Médor en laisse courte. Combien de fois avez-vous piétiné derrière une personne dont le chien prenait tout le trottoir, ou vu un canidé se précipiter sur la route pour aller dire bonjour au copain d’en face ?
A mon sens, on devrait plutôt l’utiliser pour des balades hygiéniques (entendez par là, courtes, pas des randonnées de 4h) dans un milieu assez calme pour que le chien puisse trotter et renifler sans que vous n’ayez besoin de tenir le même rythme. Lorsqu’il pleut, ou qu’il fait déjà noir à 17h, et que vous n’avez pas la foi de faire un énorme tour, la laisse rouleur dans un jardin public peu fréquenté peut être un bon choix lorsque vous n’avez pas envie de surveiller votre toutou en liberté. Lorsque vous le rééduquez pour de la réactivité ou parce qu’il mange tout ce qui traîne, c’est un bon moyen de le laisser se dépenser tout en pouvant garder le contrôle.
Cet outil a fort mauvaise réputation et j’ai tendance à recommander d’autres laises lorsqu’on me demande conseil, mais si vous en avez une qui traîne, ne la répudiez pas forcément. Parfois, c’est pratique de juste marcher en pensant et laisser le chien faire sa vie en sécurité !

La laisse enrouleur apprend-elle réellement le chien à tirer ?
Comme je l’ai souligné précédemment, le chien ressent très bien la tension qui le relie au dérouleur, et doit pousser contre son collier pour gagner plus de laisse. Même si l’effet est réduit lorsqu’il porte un harnais, il apprend très vite qu’il doit ignorer cette contrainte constante et tire naturellement lorsqu’il veut avancer. Eduquer un chien avec ce type de laisse présente plusieurs désavantages :
1) Le respect de la laisse – entendez par là, l’apprentissage consciencieux qu’on donne à un jeune chien pour qu’il assimile qu’une laisse tendue signifie soit un arrêt, soit un changement de direction. “Respecter” la laisse est un terme barbare qui reflète seulement une bonne communication entre le maître et le chien : si on tend la laisse à droite, le chien doit “céder” à la pression et venir à droite, ce qui empêche assez naturellement la traction. Or, si Médor doit tracter pour dérouler ses deux mètres de nylon, il fera le strict opposé : il tirera tout le temps, qu’il y ait du mou.. Ou pas.
2) Le fonctionnement de la laisse : ce modèle est assez injuste envers nos amis à quatre pattes, qui peuvent trotter joyeusement vers une odeur et se faire à moitié étrangler soit en heurtant la fin de la longe, soit parce que vous avez appuyé sur le bouton d’arrêt. A aucun moment dans leurs déplacements ils ne peuvent savoir quand ils vont se faire bloquer, et souvent, lorsqu’on appuie sur le bouton pressoir pour les stopper, c’est parce qu’ils s’élancent vers un oiseau ou un congénère. Absolument rien ne leur permet de prédire un arrêt brutal, et leurs balades se résument rapidement à tracter puis se faire arrêter plus ou moins délicatement.
3) La longueur de la laisse : En imaginant que vous ne passiez pas la promenade à donner du lest puis à immobiliser toutou, leur odorat gouvernera leurs déplacements, et s’ils ont la possibilité d’utiliser leurs cinq mètres à loisir, ils prendront très rapidement l’habitude de renifler un coup le mur de gauche, traverser devant vous, gratter contre la plate-bande fleurie à droite, tourneront derrière vous pour repartir à gauche… Ce qui ne pose aucun problème si vous vous baladez seul. En revanche lors d’un tour en ville, il ne faudra pas s’étonner qu’il fasse le même manège, bloquant le passage de tout le monde et ne restant pas un instant à sa place.
Pour ces trois raisons, j’ai donc tendance à confirmer cette théorie : cette laisse PEUT apprendre à votre chien à tirer, mais aussi à se déplacer de façon erratique et à ne pas tenir compte de vos déplacements. Pourtant, comme nous l’avons vu précédemment, elle peut s’avérer utile ! Il faudrait simplement l’utiliser sur un chien déjà éduqué, qui cèdera à la pression de la laisse sans s’y abîmer le cou.
Pour un chiot ou un chien débarquant dans votre foyer, préférez une laisse de deux ou trois mètres, (ou une bonne vieille longe de 10m pour les balades en forêt) prenez le temps de lui apprendre les us et coutumes de cet instrument qui vous relie, puis une fois cela fait, vous serez tout à fait libres de passer à autre chose.
N’oubliez pas de respecter les autres piétons qui seront amenés à vous croiser, et d’éviter que Médor ne se jete sur tous les copains passant à sa portée… Et vous serez l’exemple même qu’on peut avoir un chien en laisse rouleur qui se comporte de façon civilisée !
j’ai 2 pinschers nains (des jumelles) et j’ai opté pour la laisse enrouleur de 5 m
une laisse pour chacune. Je les sors souvent en sous bois et je trouve que ça leur laisse plus de liberté , chacune vit sa vie, de temps en temps ensemble de temps en temps séparées , et de temps en temps elles jouent ensemble ça ne facilite pas ma vie surtout quand chaque 20m il faut démêler
la promenade doit être un plaisir pour tous les laisses !!au début je trouvais même ça frustrant pour elles! Mais c’est notre idée de la liberté
Mais en ville je réduis la « voilure « à 1.50m et elles s’adaptent tres bien
elles connaissent les 2 ou 3 mots indispensables stop doucement et hop!(on repart)et comme les pinsch sont des chiens aboyeurs il y a le « on ne dit rien , CHUTTTT »
la promenade doit être un plaisir pour tous et un moment de partage ! voilà voilà