Vous pouvez avoir un chien en appartement : voilà pourquoi

Certains rêvent d’avoir un chien mais vivent en appartement. Alors, ils se privent pendant des années, le temps d’emménager en maison. Difficile de ne pas se sentir coupable à l’idée d’enfermer un animal énergique dans un appartement, surtout s’il est grand ! D’ailleurs, les éleveurs et les associations sont souvent d’accord : Pas de gros chien en appartement. Bref, le potentiel compagnon doit obligatoirement minuscule. Mais doit-on se satisfaire d’une petite race jugée « pliable » en appartement ?

Tous les chiens peuvent vivre en appartement ou en studio, peu importe leur taille et leur caractère. Un malinois souvent sorti sera plus heureux qu’un chien qui vit dans son jardin de 1000 m2. Quand les balades sont régulières, l’espace de vie ne compte pas. 

 Peut-on avoir un gros chien en appartement ? 

Un gros chien en appartement n’est pas malheureux. L’espace intérieur n’est qu’un endroit où se reposer. Un chien laissé seul dans le jardin ne court pas. Il reste généralement allongé près de la porte, en attendant de sortir. Voilà pourquoi même un gros chien peut vivre en appartement, à condition d’avoir des activités enrichissantes.

Au passage, il est injuste de penser qu’un petit chien sera forcément heureux en appartement. Chacun a sa personnalité et tous ont des besoins différents. Certains sont plus remuants qu’un Saint-Bernard. Eux aussi doivent être sortis et stimulés.

Rappelez-vous du confinement lors du Covid ? Même les plus luxueuses villas ont fini par se transformer en prison. Les humains d’1m50 ont autant souffert du manque que ceux d’1m90. Pour les chiens, l’appartement est surtout considéré comme un nid. Un endroit où se reposer, manger, faire des jeux d’intérieur. Pas faire une randonnée ! Parcourez-vous votre chambre désespérément à la recherche d’un quelconque amusement ? La taille du foyer ne compte guère, nous sommes bien nombreux à travailler à notre bureau, le chien aux pieds, puis aller aux toilettes, suivi par ce dernier… Qui a clairement plus envie de passer du temps avec nous que faire le tour de sa propriété !

De nombreux humains vivant en maison remarquent que leur compagnon ne va jamais longtemps dans le jardin seul. Il préfère largement rester auprès d’eux … La compagnie du maître a infiniment plus de valeur que le même carré d’herbe à renifler chaque jour.

En fait, un espace trop “grand” pourrait même se convertir en un inconvénient, tandis qu’un espace “petit” peut être un avantage.

Certaines activités ne réclament pas de grands espaces, de fait, elles exigent tout le contraire ! C’est ainsi que l’on rassure un chiot en s’aidant d’un petit recoin particulier aménagé pour lui. Dès qu’un bruit anormal se produit, vous verrez l’animal s’y carapater en vitesse, aussi bien que lorsqu’il veut dormir et ce naturellement. Sur Internet, on voit un labrador dormir, chiot, sous une étagère. Une fois adulte, il essaye encore de s’y glisser. Cet endroit n’est pas très confortable, mais c’est assurant pour lui. Moins d’espace signifie moins de lieux à contrôler avec la vue, l’oreille ou la truffe. Si quelque chose d’inquiétant se produit, Toutou voit bien que le danger ne franchit pas son périmètre et il finit donc par l’exclure.

D’ailleurs, on attrape souvent les chiens errants en nous servant de leur abri aménagé. S’il est bien nourri par une bonne âme, ledit animal abandonnera rapidement sa vie de bohème pour se cantonner à un espace réduit. Plus que l’espace, c’est la gestion du temps qui compte !

Nos animaux domestiques ont d’ailleurs conservé cette habitude, puisqu’ils peuvent dormir plus de 10 h par jour, sans compter la nuit complète. Même le plus actif des Jack Russell suffisamment équilibré, bien dépensé se roulera avec plaisir dans son panier, sous les couvertures ou dans les bras de son maître pour de longues heures de sieste.

Vous avez encore des doutes ? Sur les réseaux sociaux, vous trouverez de nombreux salukis, chiens-loups tchécoslovaques et autres grandes races, dites actives très heureuses en appartement.

La race de chien idéale pour vivre en appartement

Toutes les races peuvent vivre en appartement. Il suffit d’apprendre à son chien à rester calme en pratiquant le relax.  Il existe aussi des activités en intérieur comme des jeux de flair ou d’enrichissement.

Chez les chiens, l’excitation est rare, le calme est valorisé.

Les jeux, les courses folles représentent des pics. L’excitation peut monter très haut, mais ça reste ponctuel et ces instants s’étalent au long de la journée. Puis, la folie retombe, toutou saute sur le canapé et retourne à son dodo réparateur en attendant la prochaine activité. Un chien n’a pas besoin et ne doit pas être constamment stimulé. Entre eux, d’ailleurs, ce comportement frénétique peut être puni d’un grognement de la part des aînés, car chaque chose en son temps chez le chien, même lors des fameuses sorties ! Sans compter qu’un chien constamment surexcité ne se satisfera pas de 1000 mètres carrés en plus, il gagnera juste en endurance, chaque jour, en galopant sans arrêt dans son terrain.

Il y a le jeu, le repos, le repas puis le repos et ainsi de suite.  Observez un groupe (équilibré) dans un parc, passent-ils toute l’heure à se courir après ou se couchent-ils au sol pour reprendre haleine, échanger des câlins et des reniflements ? Parfois ils semblent simplement s’observer dans le parc, ce qui a le don d’énerver leur maître « c’est pour ça que je t’ai sorti ? »;

Un chien peut-il vivre dans le jardin ?

Il n’y a pas plus malheureux qu’un chien confiné dehors. Beaucoup pensent qu’il peut vivre dans le jardin. Il a de l’espace, une niche, de la nourriture et des câlins tous les jours, quand ses maîtres vont le voir. Pourtant, c’est un animal domestique, il a donc besoin de présence humaine pour être heureux.

Comme nous l’avons vu, un petit espace bien géré, pilier d’activités savamment distribuées n’est pas un problème. Et si la taille réduite n’est pas un problème, la grande taille, en revanche peut le devenir.

En apparence, la maison est une option merveilleuse qui permettrait à l’animal d’être plus libre de ses mouvements, surtout s’il y a un jardin ! Se rouler dans l’herbe fraîche, observer le soleil se coucher, profiter du vent dans le pelage, saisir les odeurs de Kiki le voisin qui a fait pipi sur le portail, recommencer le lendemain, et encore, puis encore… Et là est le souci.

Au final Toutou connaît le jardin de la même manière qu’il finit par connaître les meubles de l’appartement au point de s’en désintéresser (ce qui est une très bonne chose d’ailleurs après une période chiot-rambo-combat-les-méchantes-pattes-de-chaise).

Imaginez que vous partez deux semaines dans un luxueux hôtel avec une chambre de 100 m², vous ne voudriez pas quitter cette merveille pendant 24 h avant de mettre le nez dehors. Difficile de résister aux odeurs de Paella du restaurant à Barcelone, des bruits de fête à Magaluz ou aux enseignes des grandes Galeries à Paris. Si on vous laissait enfermé, ne seriez-vous pas frustré ?

Enfin, rappelez-vous que si être assigné à résidence est un châtiment auxquels sont condamnés certains prisonniers (souvent des riches cantonnés à leur villa) ce n’est pas pour rien. Que les barreaux soient de fer ou d’or, situés à 100 m de la maison ou 1 000 mètres, ils restent une frontière entre votre ennuyeuse chambre et l’extérieur si attrayant.

Avoir un chien en maison : les pièges

Il est vrai, certains maîtres vivant en maison sont parfois victimes d’une crise de flemmardise aiguë : pluie, vent ou verglas, le prétexte est facile pour ouvrir la porte du jardin plutôt que de prendre la laisse. Une fois de temps en temps, c’est compréhensible ! Certains chiens n’aiment pas se mouiller et apprécient parfois faire la grasse matinée. Les problèmes surgissent quand le comportement se réitère trop souvent. Ils sortent moins voire plus du tout leur chien, lequel finit par paître tel une chèvre dans leur joli jardin. L’animal ne court plus – vous le feriez tout seul et sans raison vous ? – et se dépense donc moins que celui qui vit dans son petit appartement et doit être sorti plusieurs fois par jour.

Peu à peu, les chiens vivant en maison tombent dans l’apathie, faute d’occupations physiques, mentales et sociales, ou développent des troubles comportementaux. Pensez aux Médors qui hurlent derrière leurs portails, crocs dégoulinant de bave, ou encore à ce Berger Allemand qui enchaîne les comportements stéréotypés (tourner en rond, regarder le portail, puis recommencer la boucle) avec vue sur l’immense maison qui s’étend derrière lui.

Comment vivre avec un chien en appartement

Pour être heureux en appartement, le chien doit être sorti au minimum trois fois par jour (ne vous inquiétez pas, personne ne vous jugera pour un dimanche de flemme, où Loulou fait juste des sorties hygiéniques !). Il fait donc des rencontres, explore l’environnement, et sera naturellement, plus habitué à marcher sagement en laisse, à avoir un bon rappel et à tolérer les situations et bruits incongrus. Ses besoins sont respectés :

  • physiques parce qu’il est souvent lâché, ou marche pendant les balades en laisse
  • mentaux avec toutes les odeurs à renifler, et l’éducation à maintenir (ne pas tirer, assis, au pied…)
  • sociaux en rencontrant plein d’amis à deux et quatre pattes

 

Pourvu qu’il soit nourri, aimé et sorti, le cliché du chien malheureux en appartement n’a tout simplement aucun sens. C’est avant tout de notre présence dont ils sont besoin.

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