Muscler son chien : le pouvoir des exercices statiques

Lorsqu’on veut muscler son chien, on se voit déjà demander à Médor quantité de tricks sur des surfaces instables. Tenir debout sur une petite cacahuète, rentrer dans des boites de plus en plus petites… Tout ça avec beaucoup d’enthousiasmes et de mouvement. N’est-ce pas une étape importante, que de rechercher dès le début la vitesse et l’endurance ? Si l’idée est attractive, la pratique l’est moins. Si vous ne vous musclez pas en tenant sur une gymball, pourquoi votre chien le pourrait, lui ?

En réalité, bien peu de chiens sont correctement musclés. Comme nous l’avions vu dans un précédent article, pratiquer un sport ne suffit pas pour se muscler ! Participer à un sport intense (comme l’agility ou le frisbee) nuit très grandement à la structure osseuse et aux tissus mous de l’organisme lorsque le chien ne dispose pas du matériel musculaire pour compenser les chocs des sauts et les virages en épingle. C‘est comme vouloir soulever 150kg d’haltères sans préparation au préalable. Si vous arrivez à les décoller, on ne parie pas cher sur l’état de votre dos !

Les bons reflexes pour commencer

Il existe un exercice très simple pour évaluer l’état physique d’un chien. Il est effectué par une personne formée (ostéopathe, fitness trainer) mais vous pouvez vous y essayer ! Son but ? Pointer les compensations suite à une douleur. Par exemple, si Fido s’est fait mal à la patte avant gauche pendant le frisbee, il mettra plus de poids à droite pour la soulager. On note également le manque de masse musculaire à certains endroits, ou la qualité des aplombs.

Pour cela, il suffit de lui demander de se tenir debout de façon naturelle (pas de statique, pas de debout “d’obéissance”) et de tenir sa position pendant dix secondes. Filmez-le de profil et observez. Voyez-vous des signes comme ceux-là ?

Signaux d’alerte

  • Il est incapable de tenir la position et bouge sans cesse
  • La ligne partant de son garrot à sa queue est irrégulière (monte, descend, fait un petit creux…)
  • Ses pattes antérieures ou postérieures sont très écartées
  • Il se tient “sous” lui, comme s’il était sur un support étroit
  • Il porte son poids sur une patte puis l’autre
  • Il met plus de poids sur l’avant ou l’arrière de son corps
  • Ses pattes sont exagérément orientées vers l’intérieur ou l’extérieur
  • Et souvent il combine plusieurs défauts à la fois !

Il est presque impossible qu’un jeune chien ne manifeste aucun défaut. Ce sont des boules d’énergie et avec leur crise d’adolescence, ils ont tendance à faire les 400 coups. Prenez donc votre temps pour l’analyser, et si vous avez besoin d’un peu d’aide, n’hésitez pas à vous inscrire à l’un de mes cours, où j’analyserai tous les sujets présents en détail.

Cela permet de réaliser qu’il suffit de peu de choses pour mettre en lumière une faiblesse musculaire. Et encore moins pour la créer ! Ainsi, avant le travail sur des peanuts Fitpaws, avant la recherche d’endurance et de rapidité, il est judicieux de passer quelques semaines à consolider certains exercices simples mais indispensables.

Debout à pour muscler

Dans la suite logique de cette introduction, le premier exercice à travailler est donc le debout. Encore plus si votre chien est incapable de le tenir plus de quelques secondes. Cherchez à obtenir une position carrée, avec des antérieurs stables et des postérieurs pas trop écartés. Travaillez sur la durée, en recherchant quelque chose de posé et sans transfert de poids latéraux ou de l’avant vers l’arrière.

Une fois que votre chien pourra tenir trente secondes, on pourra mettre un coussin gonflable sous ses antérieurs ou sous ses postérieurs. Le but sera toujours de viser la stabilité et des pattes peu écartées, placées au même niveau. Enfin, il sera temps de demander au chien de se tenir correctement sur deux coussins, en montant progressivement le temps de travail pour mobiliser les muscles posturaux.

Cette étape  est bien trop souvent ignorée, voire dédaignée car elle ne semble pas “intéressante” et certainement pas assez surprenante pour en faire une vidéo. Pourtant, si votre chien se tient mal, ou porte son poids plus sur la gauche, c’est qu’il compense déjà une faiblesse musculaire. Pire même, il peut même chercher à diminuer une douleur. A force de compenser d’une certaine façon (imaginons, le chien a mal aux hanches, il met donc plus de poids sur ses épaules pour soulager son arrière-main) d’autres douleurs se révèlent. Les épaules finissent par être douloureuses elles aussi, et le chien devra trouver une autre stratégie pour minimiser l’impact sur ses épaules ET ses hanches. Un cercle vicieux qui n’est en général révélé que lorsque les dommages sont déjà conséquents.

Ce sacro-saint “assis”

Les chiots ont une façon bien à eux de s’assoir, et si leur style inimitable tend à faire pleuvoir les “oooh !” Et les “aaahh trop mignon !” Il ne s’agit rien de moins qu’une faiblesse musculaire. Elle n’est pas grave ! Bébé chien a des articulations très laxes et n’arrive pas à tenir son corps dans les positions statiques. A son âge, aucune inquiétude. Néanmoins, un chien adulte qui s’assoit avec les postérieurs très écartés, roule sur une cuisse ou laisse une patte dépliée sous lui risque de s’abîmer les hanches en limant le cartilage qui entoure l’épiphyse (la tête) des os longs de ses postérieurs.

Le maintien d’une position assise paraît simple, pourtant elle ne l’est pas ! Beaucoup trop de chiens sont incapables de garder leurs pattes antérieures bien droites et leurs postérieurs repliés sous eux. Pour améliorer une mauvaise posture, il suffit de guider le chien dans une position correcte (sans le replacer manuellement, c’est lui qui doit ramener ses postérieurs, pas vous) et de lui faire tenir dix, quinze, vingt secondes. On surveille bien que ses pattes ne glissent pas vers l’avant ou vers l’extérieur.

Au début on commence avec une tenue de position de cinq secondes, puis dix, puis vingt, et on augmente peu à peu la durée en veillant à ce que la position ne se détériore pas (dos courbé, tête basse, coudes tournés vers l’extérieur…) Pour ne pas rendre l’apprentissage rapidement barbant aussi bien pour vous que votre élève, faites-en un jeu, comme « Loup y es-tu ? »

Notez que vous pouvez travailler de la même façon avec un couché “sphynx” avant d’essayer de réaliser la même chose sur du matériel moins stable.

Dos rond, dos creux pour assouplir et muscler le dos

En yoga, il existe deux positions emblématiques pour assouplir le dos facilement : celles du chat et celle de la vache, qui consistent à se mettre à quatre pattes et à arrondir puis creuser le dos. Travailler ce même mouvement chez le chien aidera à étirer les muscles de son cou, de ses épaules et de sa colonne vertébrale, en relâchant les tensions maintenues au niveau du bas du dos.

Comme nous ne pouvons pas demander au chien de se cambrer de son propre chef, nous pouvons l’aider en l’incitant à relever la tête avec une friandise (dos creusé), puis en la baissant entre ses pattes antérieures (dos arqué).

La position du chat, bien exécutée, relâchera les tensions maintenues sur le cou et les épaules, tout en augmentant la flexibilité de la colonne vertébrale. Celle de la vache, en creusant bien le dos, permettra de travailler au niveau du cou et des reins, en ayant également un impact sur la flexibilité de la colonne.

Tout est dans la durée de l’exercice

On pense, bien souvent à tort, que l’important est d’apprendre un certain mouvement à son chien (par exemple, la position de la vache) et que la pratiquer occasionnellement aura son petit effet. C’est peut-être un peu naïf, d’imaginer qu’une position tenue à peine quelques secondes aura des bénéfices durables sur l’organisme de notre chien. On voit pléthore de vidéos de “proprioception” vantant les bienfaits d’un centre ou d’un éducateur (souvent absolument pas diplômé/s dans ce domaine) où les chiens montent sur des peanuts, font un assis, un couché puis passent à autre chose. Où est l’intérêt ? La musculation ? Le travail de l’équilibre ?

Il est tout bonnement impossible de rendre un exercice efficace si il n’est pas tenu dans la durée (et correctement, cela va de soi). Si vous voulez travailler réellement Médor, alors cherchez à lui faire tenir des positions longues. Rester debout sur le sol sans remuer une patte semble un bon début, avant de placer un coussin sous ses antérieurs, puis de passer à du matériel encore plus instable.

Arquer ou creuser le dos n’aura de l’effet que si la position est tenue au minimum quinze secondes, et non pas deux ou trois, dans la précipitation.

Soyez appliqués, soigneux des petits détails, et surtout, posés.

Prenez votre temps et les résultats se feront ressentir très vite !

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7 réflexions au sujet de “Muscler son chien : le pouvoir des exercices statiques”

  1. super je suis tres interessée mais je suis deja inscrite a 2 cours en ligne a partir du 1 janvier enfin je vais voir merci c est tres bien

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